Le dimanche 20 juillet, les plongeurs de l'Expédition Scyllias ont plongé au large de Penmarc'h, à seulement 3 milles de Saint-Guénolé, sur l'épave d'un sous-marin allemand datant de la Première Guerre mondiale ! L'épave repose par -85 m et se trouve dans un très bon état de conservation. Dans une eau fortement chargée en particules, particulièrement sombre au vu de la profondeur, et en présence de courants, les explorateurs bretons ont pu découvrir un grand U-Boot non identifié, par endroit nappé de filets, tel un Léviathan de métal gisant pour l'éternité. Les plongeurs ont pu noter la présence d'un gros canon sur le pont avant (peut-être de 10,5 cm) et d'un autre sur le pont arrière, a priori plus petit (peut-être de 8,8 cm). Une trappe d'accès au kiosque, ouverte, interpelle et laisse penser que, lors de la disparition du sous-marin, des hommes aient tenté de s'échapper. La plongée, d'une durée de presque une heure en comptant les longs paliers de décompression, a nécessité l'utilisation de mélanges gazeux (trimix et nitrox), d'oxygène pur et également d'un matériel adapté. Pour ce faire, l'équipe a bénéficié, comme à son habitude, du soutien de la société gazière allemande Messer et du fabricant français Aqua Lung, leader mondial du matériel de plongée.
A gauche : le pont avant.
A droite : rétracté dans son puit, l'un des périscopes est recouvert d'une colonie de magnifiques œillets de mer.
Plusieurs U-Boote ayant opéré dans ce secteur ne sont jamais rentrés en Allemagne car disparus corps et biens à des positions encore inconnues, leur fin n'étant que
suppositions. Les informations recueillies in situ lors de cette première et difficile plongée d'exploration ont été envoyées au Shom ainsi qu’à Yves Dufeil,
spécialiste des U-Boote de la Kaiserliche Marine (www.histomar.net). A ce stade des recherches, il s'avère
que plusieurs submersibles sont susceptibles de correspondre à celui localisé.
Bâtiments discrets par nature, les sous-marins disparaissent parfois sans laisser de trace, victimes d'avaries, d'accidents ou d'erreurs humaines, laissant, le temps passant, des
vides dans les pages du grand livre de la mer que les membres de l'Expédition Scyllias réussissent régulièrement à combler, pour le plus grand bonheur des passionnés
d'histoire maritime contemporaine, de mystères engloutis et d'épopée humaine.
L'U 93 à flot, durant la Grande Guerre. Est-ce l'épave que les plongeurs de l'Expédition Scyllias viennent de trouver ? (Württembergische Landesbibliothek)
L'épave était référencée au Shom depuis 1954 et identifiée comme étant un sous-marin. « On nous annonce souvent des sous-marins alors qu'en fait, on trouve sur place un vapeur ou un chalutier », relève Jean-Louis Maurette. Soixante années plus tard, « sur les confidences d’un pêcheur du Guilvinec, Mick Quiniou, nous avons pu obtenir une position bien plus précise que celle du Shom, permettant une plongée de reconnaissance ».L'identification de ce sous-marin inconnu est un véritable challenge, aussi bien technique qu'humain, au vu des difficultés d'accès dues à la profondeur et aux conditions rencontrées sur le site. Une action cadrant néanmoins parfaitement avec cette année du centenaire du début de la Grande Guerre ! Une action méritant aussi d'interpeller sponsors et mécènes.
A gauche : l'équipe après la plongée : Jacques Hellec, Vincent Gautron et Jean-Louis Maurette.
A droite : Vincent Gautron au palier.
A gauche : Alain Le Garo, Vincent Gautron et Jean-Louis Maurette.
A droite : Vincent Gautron et Mick Quiniou.
Des journalistes du Télégramme de Brest et de Ouest France ont également pu recueillir les témoignages des divers participants.
Ci-dessous, les coupures de presses publiées et les magazines revenant sur ces événements (cliquer dessus pour les agrandir).
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