C'est lors d'un périple, début mars 2003, en Crimée, à bord de la Frégate, un bateau équipé pour le charter plongée et
la recherche d'épaves en mer Noire, que nous avons eu l'occasion de faire la connaissance d'un Ukrainien, Sergueï Denisov, passionné comme
nous de photo sous-marine et de vidéo. Le contact s'établissait d'autant plus rapidement que ce sympathique plongeur maniait
fort bien la langue de Voltaire et n'était pas avare en renseignements et conseils, contrairement à nombres de photographes et
plongeurs hexagonaux, spécialistes de la rétention d'information et gardiens jaloux de leurs petits secrets. D'où l'intérêt de
discuter avec un véritable passionné ayant plaisir à partager ses expériences et connaissances avec autrui.
Hormis une forte propension à manger des poissons fumés à chaque fois qu'une bouteille de Vodka ou de Cognac faisait son apparition
(tradition courante en Crimée, région bénie des dieux, où l'on fabrique de nombreux breuvages alcoolisés agrémentant des apéritifs
qui s'avèrent aussi nombreux que… copieux), la première chose qui avait attiré notre attention était le matériel original et
très personnel (fabriqué par ses soins) qu'il utilisait : caissons étanches, flashs et phares en acier genre blindage pour T34, prises
et câbles pouvant soulever un Scud, le tout agrémenté d'une peinture dans le plus pure style Voïnno Morskoï Flot. Du a priori
très solide mais… pas rassurant du tout !
Et pourtant, ce matériel a fait ses preuves dans des conditions extrêmes puisque Sergueï l'a utilisé avec succès sous la glace,
aussi bien en mer de Barents qu'en mer Noire, par tous les temps, en passant par la mer de Béring et différents lacs et grottes de
l'ex. Union soviétique, et ce à des profondeurs dites "sérieuses", c'est-à-dire celles où la pression avoisine, voire dépasse, les
dix bars. En habitués des productions des grandes marques nippones et d'Europe de l'Ouest, nous avions des doutes quant aux résultats que
l'on pouvait obtenir avec ces grosses boîtes anguleuses à l'aspect peu engageant et à l'ergonomie incertaine. Et pourtant, après
avoir observé Sergueï à l'œuvre, il faut avouer que nous avons été agréablement surpris, pour ne pas dire estomaqués, par la qualité de ses
photographies et vidéos sous-marines, d'autant plus que les conditions de plongée lors de notre périple en mer Noire étaient plutôt
difficiles avec une température de l'eau de 3°C, aussi bien au fond qu'en surface, et pas mal de particules sur certaines épaves, en
particulier sur le Volga-Don.
Mais avant de contempler quelques photographies prises au large de Balaklava lors d'une visite à cette magnifique épave, prenez le
temps de parcourir ce cours portrait pour y découvrir cette attachante et talentueuse personnalité des plongées ukrainienne et russe
qui ne vit que pour sa passion et par sa passion. Heureux veinard !
Sergueï Denisov est né en Crimée, dans la belle ville de Yalta où il a passé son enfance et développé son amour de la mer. C'est
pendant ses études à l'université de Simféropol qu'il a l'occasion de pratiquer la plongée sous-marine qui est, pour lui, une
véritable révélation. Photographe dans l'âme et avide de découvertes, il jouit du "monde du silence" comme d'un immense espace de
liberté dans lequel il peut s'adonner à sa passion. Devant le succès que rencontrent ses photographies auprès d'autres plongeurs,
Sergueï ne tarde pas à exposer. Etant donné le contexte politique de ses débuts, il participe tout d'abord à plusieurs salons et
festivals d'Union soviétique, tels ceux de Rarkov, Kiev ou Rovno, manifestations culturelles malheureusement inconnues des plongeurs
d'Europe de l'Ouest mais réunissant des artistes de valeur faisant preuve d'une grande ingéniosité afin de pouvoir ramener de
splendides images capturées par un matériel hétéroclite et fabriqué, le plus souvent, avec les moyens du bord. Puis il expose, en 1995,
au Festival mondial de l'image sous-marine d'Antibes, s'affiche à Hong Kong et brille à Kiev et Moscou. Après avoir remporté de nombreux prix,
Sergueï, sans avoir abandonné la photographie subaquatique, s'est à présent lancé, depuis quelques années, dans la vidéo sous-marine
et réalise des documentaires pour différentes chaînes de télévision russes et ukrainiennes. Il dirige également, sur une des chaînes
de télévision ukrainiennes, l'émission "Akvapanorama", programme diffusé deux fois par mois et qui rencontre un succès bien mérité
auprès du public ukrainien.
Barriques sur le Varna.
L'étrave et les guindeaux du Varna.
Les canons jumelés du Volga Don.
L'étrave du Varna, prête à fendre
de nouveau les vagues de la mer Noire.
La splendide barre à roue
du Tsetsarevitch Alexis.
Plongeurs à la découverte
du Tsetsarevitch Alexis.
Génocide
Inquiétants filets sur
le Tsetsarevitch Alexis.
Le canon, encore à poste, du Sh 211.
Le panneau de kiosque du sous-marin soviétique
Sh 211, soigneusement recouvert par la flore locale.
Après la préparation de l'embase,
la découpe à proprement parler.
Un scaphandrier russe nettoie l'embase du canon du Sh 211
afin de permettre son renflouement.
"Le photographe".
Plongeur tek au palier.
Sport à risque...
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